Interview de Didier Daeninckx

Pour le Canard Forgeron, voici une interview de l'écrivain Didier Daeninckx, à propos de deux de ses ouvrages qui traitent, notamment, de la Commune de Paris :

3 questions à Claudine Rey


Claudine Rey

 

Quel est l'objectif de l'association des amis de la Commune? Quelles sont vos actions?

Nous devons faire connaitre les 72 jours de l’histoire de la Commune de Paris sur laquelle pèse encore une chape de plomb, et rappeler les idéaux des communards qui se sont traduits par de nombreuses propositions pour la justice sociale et la démocratie.  Pour cela nous proposons des conférences, des expositions, des promenades dans Paris sur les lieux historiques de ce moment de l’Histoire. Nous organisons des voyages comme par exemple sur les traces de Courbet. Nous éditons des brochures qui montrent, à travers l’actualité, la modernité de la Commune. Nous entreprenons de faire sortir de l’ombre les communard(e)s (plaques des élus dans les mairies, édition d’un dictionnaire des oubliées de l’histoire, commémorations le 18 mars premier jour de la commune, et fin mai hommage au Mur des Fédérés)

Quelle place occupe selon vous la Commune dans l'histoire de France? 

La Commune occupe dans l’histoire de notre pays une place prédominante cependant cela ne se reflète aucunement dans les manuels scolaires. Pourtant grâce à l’engagement des communard(e)s, nous sommes en République. De plus, la commune est à l’origine d’une politique sociale très progressiste. La réaction a voulu gommer tout cela dans une répression féroce, mais la volonté populaire a imposé plus tard certaines mesures sociales avancées par la Commune, notamment la séparation des églises et de l’État, la scolarité pour les filles comme pour les garçons, etc.

Parmi l’œuvre de la Commune, existe t-il des avancées ou des conquêtes aujourd'hui inappliquées, qui vous semblent indispensables au temps présent?

Il en existe beaucoup. La plus importante à mon sens, et qui conditionne toutes les autres, c’est la démocratie : Le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Parmi les mesures non appliquées et sur lesquelles la Commune avait commencé à travailler, il y a bien évidemment l’égalité homme–femme, (écart aujourd’hui de 23%) ! Pour le droit au travail, la Commune a su aussi réquisitionner les ateliers abandonnés par les patrons voyous de l’époque, réduire l’écart dans la fourchette des salaires et inventer le SMIC !

Claudine Rey est Présidente d’honneur de l'association des Amis de la Commune de Paris.

Elle est l'auteure, avec Annie Gayat et Sylvie Pépino d'un Petit Dictionnaire des femmes de la Commune, aux Editions Le bruit des autres

Association des amis commune

petit-dictionnaire-des-femmes-de-la-commune-de-paris-1871-les-oubliees-de-l-histoire-de-claudine-rey-960434596 ML

 

Corinne Bessonies : Hôpital de Jossigny, état critique

Corinne BessoniesCorinne Bessonies est manipulatrice en imagerie médicale et secrétaire de la CGT de l'hôpital de Jossigny. Elle décrit le problème de l'intérieur.

 Le Canard Forgeron : Quelles sont les raisons de la fermeture de l’hôpital de Lagny-sur-Marne et de son déménagement à Jossigny ?

Corinne Bessonies : Le projet de départ partait d'un besoin : celui d'un hôpital plus grand, plus fonctionnel. Cette volonté était partagée par le personnel. Il était compliqué de reconstruire quelque chose sur le site de Lagny. La décision d'aller s'installer à Jossigny, dans un bâtiment neuf, fut à la fois une décision de la direction de l'hôpital et un choix politique. Elle a été prise dans le contexte de la loi Bachelot dont les mesures phares sont la tarification à l'activité et le retour à l'équilibre des comptes. C'est-à-dire une logique comptable de gestion de l'hôpital public.

La direction, ainsi que les autorités de tutelles, voulant répondre aux besoins d'une population plus importante, avaient tablé dans un premier temps sur 590 lits et places. Cette estimation n'a cessé d'être revue à la baisse pour des raisons budgétaires. Aujourd'hui, l'hôpital de Jossigny ne compte finalement que 426 lits et places de court séjour médecine, chirurgie et obstétrique (MCO). Soit une capacité d'accueil bien inférieure à ce qui avait été projeté au départ.

Au début, le personnel était très favorable au transfert, les locaux de Lagny étant devenus trop petits, inadaptés. Ils pensaient bénéficier à Jossigny de bien meilleures conditions de travail. Aujourd'hui, ils tombent de haut. Les espaces de travail sont trop étroits, mal agencés, de nombreux bureaux sont aveugles, sans lumière du jour.

Lire la suite : Corinne Bessonies : Hôpital de Jossigny, état critique

François Longérinas : SCOP, prenons le pouvoir !

Les Scop (sociétés coopératives et participatives), désignent les entreprises à statut Scop (société coopérative de production) et à statut Scic (société coopérative d’intérêt collectif). En cette fin d'année, elles sont au cœur de l'actualité. En effet, 2012 est l'année internationale des Scop pour l'ONU, le congrès national des Scop qui a lieu tous les 4 ans vient de s'achever à Marseille, et une loi sur l’Économie Sociale et Solidaire (qui sera présentée au printemps) est en cours d'élaboration. Et pourtant le fonctionnement de ces entreprises qui bénéficient d’une gouvernance démocratique est encore souvent méconnu... Soumises à l’impératif de profitabilité comme toute entreprise, les bénéfices sont prioritairement affectés à la pérennité des emplois et du projet d’entreprise.

 

 fl

François Longérinas est directeur de l’EMI (école des métiers de l'information), une société coopérative de formation située à Paris, il est secrétaire national du Parti de Gauche chargé de l’Économie Sociale et Solidaire et auteur de "Prenons le pouvoir, Coopératives, autogestion et initiatives citoyennes" (Ed. Bruno Leprince, 2012).

 

Lire la suite : François Longérinas : SCOP, prenons le pouvoir !

Entretien avec Roland Debeugny, un ferriérois au coeur d'une grève historique

Rolland Debeugny, un retraité syndicalement toujours très actif

En 1975, Roland Debeugny a 35 ans, il travaille pour l'imprimerie Poissonnière (SGP), qui imprimait entre autres l'Humanité, les Lettres Françaises. Il est délégué CGT du Comité d'Entreprise. Roland Debeugny, linotypiste retraité, a 72 ans, habite à Ferrières depuis mai 1981. Le Canard Forgeron l'a rencontré. Entretien.

Le Canard Forgeron : Vous ne travailliez pas au Parisien libéré, et pourtant vous avez participé aux actions des salariés du Parisien Libéré. Pourquoi, et comment ?

Roland Debeugny : La lutte commence vraiment en 1975 lorsque M. Amaury, le patron du "Parisien Libéré", avait fait des propositions inacceptables aux salariés du Parisien : licenciements, baisse des salaires, etc. Ceux-ci se mettent donc en grève. Amaury décide alors d'ignorer les travailleurs qui confectionnaient le Parisien, ne veut plus payer leurs salaires et souhaite en prendre d'autres. D'abord, il fait fabriquer le Parisien en Belgique, puis, avec la complicité du gouvernement français, il fait venir des États-Unis (à grands frais : pour 1 milliards de francs de l'époque) des rotatives qu'il installe à Chartres et à Saint-Ouen. Et là il engage des jaunes (des briseurs de grève) pour fabriquer le journal.

 

Lire la suite : Entretien avec Roland Debeugny, un ferriérois au coeur d'une grève historique

cflogo.png

Recherche

Inscription à la Newsletter

Pour recevoir votre Canard par mail, ainsi que les infos du site...

Contact

Pour écrire au Canard Forgeron, vous pouvez envoyer un mail à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.