Bussy : Air Liquide à l'arrêt pour l'emploi

En novembre dernier les salariés de Cryopal (filiale d'Air Liquide) bloquaient l'usine de Bussy-Saint-Georges. À l'appel de la CGT ils ont décidé, par ce mouvement, de dénoncer leurs conditions de travail. En effet la direction leur impose une journée de chômage technique par semaine en raison d'une prétendue baisse d'activité.

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Cette période de chômage technique est pour l'instant de 3 mois mais les employés sont très inquiets pour leur avenir à long et moyen terme. Le site est passé de 110 employés il y a quelques années à 88 aujourd'hui. En compensation de leur journée chômée, les travailleurs perçoivent une indemnité qui ne couvre pas la totalité de leur salaire. Cette indemnité est versée grâce à un fond public. S'il n'est pas choquant que l'État vienne au secours de l'emploi, encore faudrait-il être sûr qu'Air Liquide rencontre effectivement des difficultés financières que le groupe ne peut pas surmonter sur ses fonds propres. Or, on peut légitimement en douter. L'Union Départementale CGT rappelle que le bénéfice net du groupe s'élevait à 752 millions d'euros au 1er trimestre 2013. L'entreprise se vante par ailleurs sur son site internet d'une progression régulière des dividendes versés aux actionnaires de 10% par an depuis 30 ans. 

Le PDG d'Air Liquide, Benoit Potier, 16ème au palmarès des patrons les mieux payés de France, voit ses rétributions augmenter régulièrement depuis 5 ans. L'entreprise dispose donc de fonds suffisants. Elle a sciemment négligé d'investir sur le site de Bussy, préférant miser sur des sites à moindre coûts salariaux en Europe de l'Est. L'État finance donc la stratégie d'accumulation des profits d'Air liquide et de destruction de l'emploi industriel français.