Ferrières et le ballon Daguerre

Dès septembre 1870 débute le siège de Paris par les Prussiens. Avec 180 000 hommes, les Prussiens réussirent à encercler une ville de 2 millions d'habitants. Pendant plus de 4 mois les parisiens sont isolés. Pour sa défense, la capitale dispose d'une armée hétérogène, mal équipée et désorganisée, composée de marins et de gardes nationaux tous placés sous les ordres du général Trochu. Bismarck décide d'éviter d'exposer ses troupes dans un combat de rues. Il compte sur la lassitude et la faim pour obtenir la capitulation de Paris, qu'il obtiendra finalement le 28 janvier 1871.

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Encerclés les parisiens ne peuvent plus communiquer avec l'extérieur. C'est alors que le photographe Nadar, explore la possibilité d'utiliser des ballons à gaz, pour rétablir la communication avec l'extérieur. C'est la naissance de la poste aérienne. Le 12 novembre 1870, au 55è jour du siège, le ballon Daguerre quitte la gare d'Orléans, avec à son bord Sylvain Jubert le pilote, Ernest Nobecourt, Louis Pierron accompagné de son chien Black et surtout 5 sacs de courrier et des pigeons voyageurs. En cas de problème, ils étaient lâchés, leur retour à la capitale signifiait la perte du ballon. Après avoir essuyé des tirs prussiens, le ballon percé à plusieurs endroits est contraint d'atterrir en catastrophe. Il se pose à Jossigny près d'une ferme. Nobecourt a juste le temps de jeter un sac de courrier et d'ouvrir une cage de pigeons. Le sac sera intercepté par un garde-chasse de Ferrières, qui expédiera par la suite courageusement son contenu. Quittant Ferrières à cheval le comte Von Soulheim, sous-lieutenant du 43ème régiment d'artillerie, arrive 10 minutes plus tard et fait prisonnier les trois passagers, s'empare du ballon, des 4 sacs de courriers et des pigeons restants. Les prussiens renvoyèrent alors les pigeons  capturés vers Paris avec de faux messages faisant état de prétendues défaites de l'armée française. Mais les dépêches étaient signées du nom d'un secrétaire du gouvernement qui était resté à Paris. Le subterfuge visant à décourager et à désorganiser l'armée française ne fonctionna donc pas.

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