L'entrevue de Ferrières : Décortiquons

La guerre de 1870 est un conflit largement méconnu. Bismarck, le chancelier allemand, a réussi à piéger Napoléon III et à l'entraîner dans une guerre presque perdue d'avance. La Prusse a besoin d'une guerre pour renforcer son unité. Pour cela Bismarck déforme volontairement un courrier diplomatique, la dépêche de Ems, afin d'humilier et provoquer Napoléon III. Le 19 juillet 1870, Napoléon III déclare la guerre, et engage 380 000 hommes dans le conflit contre 650 000 pour la Prusse. La déroute est immédiate. Un mois et demi après, Napoléon III est capturé à Sedan. En janvier 1871 la guerre est perdue.

bismarck Favre Thiers

Le 2 septembre 1870 l'empereur français capitule à Sedan, ce qui entraîne la chute de son régime, le Second Empire et la naissance de la IIIème République. Pendant un temps, cette toute jeune république, incarnée par Gambetta, Jules Ferry ou Jules Favre, va décider de continuer la lutte. Mais l'armée française n'arrive pas à reprendre le dessus, Paris est assiégé dès le 19 septembre. Toute la partie est de l'île de France est aux mains des prussiens. Ferrières est en zone occupée et le château devient le siège de l’État Major prussien. Bismarck, le chancelier du Kaiser Guillaume I, s'y installe. Durant les 4 mois du siège, les parisiens feront preuve d'un esprit de résistance remarquable, malgré le froid, les épidémies qui se déclarent et  les pénuries alimentaires (on sert du rat dans les restaurants, ainsi que des animaux des zoos). Jules Favre, alors même qu'il affirmait avec toute la force de son éloquence, qu'il ne céderait « pas un pouce de nos territoires, pas une pierre de nos forteresse », tente secrètement de quitter Paris, pour rejoindre Bismarck à Ferrières, afin de négocier la fin des combats. Cette entrevue, restée dans l'histoire sous le nom d'entrevue de Ferrières, sera calamiteuse. Favre n'obtient pas la moindre concession de la part de Bismarck. Sans aucune compétence diplomatique, il signera par la suite le traité de paix, auquel Bismarck imposera toutes les conditions : perte de l'Alsace – Lorraine, indemnité de guerre de 5 milliards de francs or.