Mouvements sociaux et politiques en Amérique latine

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La nouvelle situation politique et régionale des pays américains du Rio Grande (Mexique) jusqu’à la Patagonie amène des processus de participation citoyenne dans la plupart de ces pays, ce qui contribue à de meilleurs compromis économiques et sociaux tournés vers le peuple. Durant la vague des régimes militaires dictatoriaux latino-américains (dans les années 1970 au Chili, Argentine, Paraguay, Bolivie, Nicaragua, Guatemala, Salvador, Brésil, Pérou, Uruguay...), obéissant tous aux intérêts des multi-nationales des États-Unis et ayant entraîné des coups d’Etats répressifs et sanglants, les démocraties sont restées longtemps dans l’ombre.

Une nouvelle conjoncture commence à se construire à partir des années 1990. Des mouvements populaires réclamant la justice, de meilleures conditions sociales et une autre répartition de la richesse vont créer une dynamique politique, culturelle et sociale amenant l’arrivée au pouvoir de gouvernements de gauche et centre-gauche. Ces gouvernements vont alors prendre des distances avec les Etats-Unis. A ce jour, certains gouvernements élus démocratiquement, sont dirigés par d’anciens syndicalistes et ex-prisonniers politiques ce qui insuffle un nouveau tournant démocratique et populaire (Nicaragua, Guatemala, Salvador, Bolivie, Venezuela, Argentine, Uruguay, Brésil…)

Elyka CC by-sa-nc

Ces derniers, afin de stopper les intérêts des multinationales étrangères ainsi que le pillage des ressources naturelles de leur pays, ont établi de nouvelles constitutions afin de sauvegarder les intérêts nationaux et régionaux. Dans plusieurs pays, les mécanismes de préservation des ressources et de renouveau démocratique ont été rendus possible grâce à la création d’assemblées citoyennes. Ces dernières ont immédiatement changé les constitutions, ce qui a permis des nationalisations donnant la priorité à la santé, l'éducation et la justice.Grâce au recul de la pauvreté et aux résultats de cette politique, plusieurs pays d’Amérique Latine sont passés d’un statut de pays sous-développés à celui de pays émergents avec une répartition des richesses plus juste, garantie et contrôlée par la participation et la pression des assemblées citoyennes.

En ce qui concerne le niveau régional, en sus des accords bilatéraux et de coopérations économiques, politiques et stratégiques entre pays, de nouvelles structures voient le jour, notamment l’Unasur (Union des Nations Sud-américaines), outil de coopération et de coordination entre les pays du Sud. Il servira aussi à gérer les rapports de force entre ces pays et les multinationales dans tous les espaces institutionnels multilatéraux (ONU, OMC, FMI...) Il veillera aussi à l'exploitation soutenable des ressources.  

Marcelo Calfuquir : Ingénieur, Ancien Candidat à la Présidence du Chili, Ancien expert ONU - Peuples Autochtones - Ferriérois