Petite histoire des jardins ouvriers

L'entrée des jardins familiaux de Ferrières

Avec le retour du printemps, celles et ceux qui ont la chance d'avoir un petit terrain redécouvrent les plaisirs du jardinage. Pour certains, l'association des jardins familiaux de Ferrières offre la possibilité de goûter aux joies du binage à moindre frais. L'occasion pour le Canard Forgeron de revenir sur l'histoire de ces lieux de loisirs, de détente, mais aussi de chaleur humaine.

L'histoire de ces jardins est très liée à l'industrialisation. Les premiers apparaissent en Angleterre vers 1820. Ils sont présentés comme un remède à la misère de la classe ouvrière. En effet, le premier âge du capitalisme, sauvage et brutal, amène dans les villes des masses de travailleurs misèreux. « Tout ouvrier, même le meilleur, est constamment exposé à la disette » disait Engels des ouvriers anglais, en 1845. En France, la situation est la même et à la fin du XIXème siècle l'initiative des jardins ouvriers viendra d'un prêtre, l'abbé Lemire, qui créera la « Ligue Française du coin de Terre et du Foyer ».

Cette association essaimera des jardins ouvriers dans toute la France. D'après Lemire, le jardin est le moyen de détourner l'ouvrier de la débauche, de lui assurer un complément de revenu, mais aussi de l'éloigner des thèses socialistes et d'éviter toute rébellion envers le patronat. Pendant que l'ouvrier cultive son lopin de terre, il ne fait ni la grève, ni la révolution. « Enraciner les français à la terre bienfaisante, à la famille humaine, arracher les ouvriers au prolétariat qui les guette et les pourrit » disait-il.

Le patronat reprendra l'idée de ces jardins ouvriers comme outil paternaliste d'encadrement de la classe ouvrière. Nous en avons un exemple tout proche avec la cité Menier de Noisiel, où tous les logements ouvriers ont été conçus avec un jardin attenant. L'historien Alain Dewerpe le relève ironiquement : « Et quand après quelques mots échangés, ils [patrons et ouvriers] auront fait connaissance sur le terrain neutre des jardins ouvriers, quand son chef lui tendra la main, l'ouvrier sera prêt à lui tendre les bras. » 

Un jardin à Ferrières

Depuis les années 50, les jardins ne sont plus « ouvriers » mais « familiaux », et à Ferrières, aujourd'hui, on s'y retrouve principalement pour s'adonner au plaisir potager et tisser du lien social...

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