Flora Tristan, mère de l'union ouvrière
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- Catégorie : Figures
- Publié le mardi 4 septembre 2012 23:13
Née en 1803 dans une famille noble désargentée, elle devient ouvrière dans un atelier et épouse son patron. Elle se sent très vite enfermée dans ce mariage avec un mari qu'elle découvre violent et jaloux. Flora ne peut divorcer, le divorce, acquis de la Révolution Française de 1789 a été aboli quelques années plus tard, par Napoléon. Elle décide alors de quitter son époux. Son premier livre, Pérégrination d'une Paria, est le récit de ces années d'errance et ses réflexions sur la condition des femmes. Flora se battra pour le droit au divorce et l'égalité salariale, seule capable de garantir une autonomie aux femmes.
Flora ne conçoit pas ses livres que comme des armes pour faire changer les choses. Femme d'action, pour elle l'amélioration de la condition ouvrière ne peut passer que par l'amélioration de la condition de la femme : « Tous les maux de la classe ouvrière se résument par ces deux mots : misère et ignorance[...] Or pour sortir de ce dédale je ne vois qu'un moyen, commencer à instruire les femmes, parce que les femmes sont chargées d'instruire les enfants mâles et femelles ». Lorsqu'elle écrit ces mots en 1843 seule la moitié des femmes françaises sont capables de lire.
Pour elle les ouvriers ne pourront améliorer leur condition et s’émanciper du joug patronal, que par l'union de leur force : « Ouvriers, ouvrières, comptez vous, pris un à un, vous n'êtes rien sinon qu'un grain de poussière broyé sous la grande roue. Mais assemblez vous. Unissez vous. Vous êtes 5 millions, 5 millions c'est une force ».
Consciente de la nécessite d'unir la classe ouvrière, elle se lance dans un tour de France. Elle ira à la rencontre des ouvriers et ouvrières dans les usines, pour tenter de les convaincre. Elle mourra épuisée, ruinée, à Bordeaux en 1844, à peine âgée de 40 ans, traquée par la police, le droit d'association n'existait pas et ses réunions étaient illégales.
Une souscription sera proposée pour lui offrir une sépulture décente. On peut encore y lire : Mme Flora Tristan, auteur de l'Union Ouvrière, les travailleurs reconnaissants. Liberté, égalité, fraternité, solidarité.
La postérité retient souvent d'elle, qu'elle est la grand mère de Paul Gauguin, elle est surtout la mère du féminisme et un jalon important du mouvement ouvrier.
Pour aller plus loin
Les livres de Flora Tristan sont tombés dans le domaine public vous pouvez télécharger gratuitement Pérégrination d'un paria et l'union ouvrière.
En outre, une excellente émission sur France culture lui a été consacrée