Bergame : chronologie d'un désastre

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2008 : L'entreprise d'imprimerie Bergame s'implante, Gérald Josselin, son dirigeant, fait construire une usine de 20 000 m² au Parc du Bel-Air à Ferrières.

En 2011 : Le groupe Bergame annonce qu'il réalise un chiffre d'affaires de 66 millions d'euros pour 280 collaborateurs.

mai 2012 : L'exercice 2011-2012 est négatif. La société est plombée par sa dette, contractée pour l'acquisition du site de Ferrières. 192 salariés y travaillent.

23 juillet 2012 : Après des mois d'incertitude et de rumeurs, la société est en cessation de paiements, dépose son bilan, ce qui entraîne son placement en redressement judiciaire.

29 octobre 2012 : mise en liquidation judiciaire de deux sociétés du groupe. Une troisième société, davantage rentable économiquement, obtient un sursis d'un mois, pour que d'éventuels repreneurs se manifestent. 58 emplois sont perdus, il ne reste que 134 salariés en activité.

7 novembre 2012 : Le mandataire financier apprend au personnel qu'il organise un plan de licenciement pour, dit-il, « maximiser les chances de reprise de l'entreprise ». En conséquence, 15 départs volontaires et 30 désignés ne reviennent pas travailler lundi 12 novembre. Il ne reste que 83 salariés sur le site.

26 novembre 2012 : Les deux offres de reprises sont jugées insuffisantes par les banques. La meilleure d'entre elles proposait 8 millions d'euros et de conserver 65 emplois. Oséo, qui détient 50% de la dette et les autres banques, exigent 10,5 millions d'euros, en conséquence de quoi le tribunal prononce le rejet des offres et la mise en liquidation judiciaire de la société avec effet au 17 décembre 2012. Pour Noël donc, tous les salariés auront perdu leur emploi.

 

Pourquoi cet immense gâchis ? D'abord, en raison de la situation économique de l'entreprise, mise à mal par la crise économique dès 2009 d'une part (-20% de chiffre d'affaire), conjuguée à des décisions stratégiques discutables d'autre part : endettement excessif pour l'implantation à Ferrières, appel à une société de facturing (qui ponctionne 10% du CA pour gérer la facturation), développe-ment d'activité moins rentables... Ensuite, l'endet-tement étrangle la société. Les banques resteront inflexibles. Lors des 4 derniers mois, décisifs pour sauver l'emploi, on n'a pu que constater leur intransigeance. Parmi elles, Oséo, investisseur publique, qui doit œuvrer pour l'emploi et qui n'aura pas bougé le petit doigt. Les élus, eux non plus, n'ont pas manifesté la volonté de s'impliquer dans le dossier. On attend toujours les prises de positions du député, du Conseil Général, de la Région, voire du ministère du redressement productif. Et comme les médias ne s'intéressent pas aux entreprises en déroute tant qu'on ne séquestre pas un patron... rien à signaler de ce côté là hormis quelques articles dans la presse locale. Les presque 200 ex-Bergame vont donc grossir la cohorte des 3,8 millions de personnes inscrites à Pôle Emploi, dans l'indifférence générale.

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