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Les acquis de la Résistance : le programme du CNR

Il y a plus de 60 ans, dans une France ruinée et rendue exsangue par 4 années de guerre, était appliqué le programme du CNR (Conseil National de la Résistance). Le Canard Forgeron revient sur ces conquêtes sociales immenses, héritées de la Résistance, et adoptées dans la clandestinité en 1944, par quelques braves qui ne se battaient pas seulement pour la liberté, mais préparaient la restauration d'une République sociale, solidaire et plus juste.

Dirigé par Jean Moulin jusqu'à son arrestation, le CNR se réunit pour la première fois en 1943. Il est composé de 8 mouvements de Résistance, de 6 partis politiques, ainsi que de syndicats. La dictature de Vichy ayant interdit le pluralisme politique et les syndicats, ils entrèrent tous dans la clandestinité et la Résistance.

En quelques mois est rédigé un programme qui prépare l'arrivée d'un gouvernement républicain et démocrate conformément aux valeurs défendues par la Résistance. Très ambitieux, il est en rupture totale avec le gouvernement collaborateur, raciste et liberticide de Vichy et s'inscrit dans la continuité des acquis du Front Populaire (voir Canard Forgeron n°2).

Il prévoit la création de la Sécurité Sociale, le retour dans le giron de l'Etat des entreprises nécessaires au service public, ainsi que de celles qui ont collaboré (Renault, les banques, les assurances, la SNCF, Air France, le secteur de l'énergie et des ressources minières), une presse libre et indépendante des puissances de l'argent, la subvention du secteur culturel.

Ambroise Croizat

A la Libération, de Gaulle prend la tête du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) et lance les grandes réformes contenues dans le programme du CNR. Le suffrage universel est enfin étendu aux femmes qui après avoir obtenu le droit de vote en 1944, l'exercent pour la première fois en 1945. En octobre 1946 est fondée la IVème République, qui dans son préambule confirme les droits sociaux, là encore dans l'esprit du CNR. Le communiste Ambroise Croizat est choisi pour devenir ministre du travail et de la sécurité sociale. Il organise la mise en place de la toute nouvelle « Sécu ». Très populaire, il gardera le surnom de « ministre des travailleurs ».

Dans sa dernière allocution à l'Assemblée Nationale en 1950 il disait : "Jamais nous ne tolérerons que ne soit renié un seul des avantages de la Sécurité Sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie cette loi humaine et de progrès."

Rappelons simplement pour conclure que toutes ces mesures sociales ont été mises en place dans un pays ruiné. La France d'aujourd'hui que ne cesse, tous gouvernements confondus depuis 20 ans de détricoter chaque jour un peu plus tous ces acquis, crée 7 fois plus de richesses qu'au lendemain de la guerre.

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